Shintaido France AFIS

Kangeiko Ile-de-France 2025

 Thème et présentation du kangeiko 2025 par David Franklin

« Toitsu Kihon : le pont qui unifie le karaté et le mouvement du sabre »

L’un des groupes de techniques les plus surprenants du Shintaïdo est constitué par les nombreuses variantes du Toitsu-kihon. Il s’agit d’une catégorie entière de techniques dérivées du mouvement du sabre, mais sans sabre ! Cela pourrait ressembler à un « koan » zen, une histoire ou une question utilisée dans le système éducatif bouddhiste zen, par exemple la célèbre question « Quel est le son d’une main qui claque ? », etc. (il existe des centaines de ces « koans »). Mais le Toitsu-kihon, le mouvement du sabre sans sabre, n’est pas une question intellectuelle. Il s’agit d’un ensemble de techniques de mouvement et d’exercices spécifiques qui sont fondamentaux pour le système Shintaïdo.

En fait, le nom « Toitsu kihon » signifie approximativement « exercices fondamentaux unifiés » ou peut-être « exercices fondamentaux qui unifient ». J’ai donc réfléchi à cette question très pratique : qu’est-ce que ces exercices unifient ? Il existe des millions de réponses possibles à cette question, et je crois que chacun peut trouver sa propre réponse par la pratique et l’expérience (pas principalement par la réflexion intellectuelle). Ce sera donc le thème principal de notre kangeiko : découvrir une sorte d’unification en pratiquant le Toitsu-kihon et d’autres techniques Shintaido connexes (par exemple, nous pourrions même pratiquer certains mouvements d’épée avec des épées en bois !).

Même s’il existe des millions de réponses possibles à la question « qu’est-ce que ces exercices Toitsu-kihon unifient ? », j’aimerais proposer une réponse possible, qui est liée à l’histoire de notre école. Comme vous le savez, avant la création du Shintaido, son fondateur Aoki-sensei a étudié plus d’un style de karaté, et a étudié l’art, le théâtre et d’autres choses en plus du karaté et des arts martiaux. Dans le monde des arts martiaux, son principal professeur fut Shigeru Egami (1912-1981). Une des innovations d’Egami fut de rendre les mouvements du karaté beaucoup plus doux et plus fluides. Il ajouta également l’image de la coupe (comme avec un sabre). Même si l’apparence superficielle (la forme) des mouvements était presque la même, lorsque la mécanique et la dynamique du mouvement du sabre furent intégrées au karaté, ce fut absolument révolutionnaire. L’école d’Egami (qui continue aujourd’hui) s’appelle Shotokai, et notre style de karaté Shintaido partage beaucoup de ses attributs. Nous pourrions dire qu’il est comme un cousin, sensiblement différent mais dans la même famille. Une chose que nous partageons est cette dynamique intérieure dérivée du mouvement du sabre, même lorsque nous faisons des mouvements de karaté sans sabre. Pour autant que je sache, cette innovation est absolument unique à la « famille Egami » des arts martiaux (y compris le karaté Shotokai et le Shintaido).
Il existe plusieurs raisons de s’intéresser au mouvement de l’épée, même si vous ne la prenez jamais en main (en bois ou en métal). Les épées japonaises traditionnelles telles que le katana étaient assez fines, légères et tranchantes. Par rapport aux épées larges médiévales européennes massives, elles étaient assez fragiles. Cela signifie que l’utilisation efficace d’une épée exigeait de la précision, de l’alignement et des mouvements efficaces plutôt qu’une force massive. L’alignement, la précision et l’efficacité dans le feu de la bataille sont obtenus par des années d’entraînement systématique, incluant éventuellement des méthodes de respiration, de méditation et l’apprentissage de la capacité à rester ancré et centré dans une situation chaotique, dangereuse et stressante. De toute évidence, c’est une compétence pertinente dans le monde moderne d’aujourd’hui, même si nous ne nous intéressons pas aux arts martiaux ou aux épées.

Un autre aspect du mouvement de l’épée est que dans la culture japonaise traditionnelle, même si l’épée était une arme mortelle, elle avait également une grande signification symbolique et spirituelle. Cet aspect est sûrement lié à l’Eiko Dai, l’une des techniques fondamentales et le « gyroscope » du Shintaido. L’expérience de la pratique de l’Eiko Dai parle à chaque individu à sa manière, et aucun commentaire supplémentaire n’est donc nécessaire.

J’ai hâte de pratiquer avec vous tous !

Cordialement, David